Tout a commencé par la mort de l’une de mes professeures les plus distinguées et les plus préférées ; ensuite c’est ma tante, très chère à mon cœur, qui est décédée, et à laquelle j’ai dédié un article entier ; puis mon oncle l’a suivie… J’ai senti que Dieu me préparait pour une plus mauvaise nouvelle. Je Lui demande pardon si à un certain moment je me suis éloignée de Lui.
Un jour, en prenant une douche, j’ai découvert une masse solide dans mon sein. Je me suis dit : «Ce n’est pas vraiment le moment !». Durant cette période, je me préparais pour voyager en Chine pour un stage de trois semaines. Je me suis disputée avec mes supérieurs pour me laisser la chance d’y aller. Car on avait, quelques jours avant mon voyage, un évènement important au Caire auquel je devais participer. Je ne pensais pas que c’était une tumeur maligne. Je voulais juste me rassurer en entreprenant une procédure routinière. Je n’ai jamais imaginé avoir le cancer du sein. Mais la mammographie a révélé une tumeur maligne très probable. Le médecin qui a effectué la biopsie a suscité mes inquiétudes en me disant, même avant le résultat, «Ce sont les bonnes personnes qui subissent ces choses-là», puis en écrivant promptement le diagnostic : «Cancer du sein». Dans le taxi, je me suis écroulée en larmes. Une de mes collègues m’a téléphoné, et essayant de me calmer, elle m’a dit que le médecin ne pouvait pas juger de mon état avant le résultat de la biopsie. C’étaient des jours d’enfer. Je suis tombée dans une profonde dépression. Je ne travaillais pas, je n’avais envie de faire quoi que ce soit. Ensuite, j’ai décidé de me rapprocher plus de Dieu, de lui demander de pardonner le manquement que j’ai commis à son égard. J’ai pensé que peut-être Il voulait entendre ma voix. Soudain, j’ai senti l’apaisement et la sérénité à l’intérieur de moi. Quand l’analyse a confirmé le diagnostic du médecin, je n’ai pas tressailli. Mon père s’étonnait de la force que je possédais. Je ne la voyais pas comme une force mais c’était la grâce de Dieu, une grâce qu’Il vous accorde quand vous vous soumettez à Lui et à Sa volonté. Ceci ne dit pas que je n’avais pas des moments de faiblesse. Je suis au seuil de mes quarante années, je ne suis pas mariée, et je risque de ne pas avoir d’enfants, d’autant plus que cette maladie complique les choses. Je pensais des fois que je ne pourrais pas serrer mon enfant entre mes bras, l’allaiter et le cajoler. Mais enfin, j’espère que je me trompais²² et que la miséricorde de Dieu est infinie. Merci mes amies pour votre soutien, pour m’avoir demandé de sortir avec vous pour me changer les idées, merci pour celles dont les préoccupations quotidiennes nous ont auparavant séparées, mais au moment de la détresse, elles sont là à mes côtés.